Crédits : Philippe LOPEZ – AFP
La crise sanitaire que traverse actuellement la quasi-totalité de la planète a montré une fois de plus l’incapacité de l’être humain à gérer, voire à faire face à des crises imprévisibles. Cette crise a d’ailleurs eu des conséquences très drastiques sur certains secteurs stratégiques des États à l’instar du secteur culturel. C’est celui qui souffre le plus des conséquences de la Covid-19. C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle la filière a décidé de revoir sa stratégie de diffusion en direction de son public. Et, cette stratégie n’est autre que « l’emploi du digital » dans ses pratiques afin de continuer à entretenir le lien avec le public.
Des pertes conséquentes
De tous les secteurs, la culture est sans aucun doute celui qui a enregistré l’une des plus grosses pertes de toute l’économie française. La plupart des structures culturelles ont été contraintes de fermer et donc d’annuler un grand nombre d’événements, de visites programmées (musées, châteaux…) ou encore de spectacles qui sont en temps normal les principaux générateurs de leurs chiffres d’affaires. On note aussi que cette perte occasionnée par la crise du Covid-19 avoisine les 7 milliards d’euros pour l’année 2020 pour le secteur de la culture, ce qui n’est pas négligeable. Pour aider l’industrie culturelle à faire face aux conséquences de la crise sanitaire, différents acteurs tels l’État, les régions ou encore les collectivités territoriales ont octroyé des aides à l’ensemble de la filière culturelle en fonction du secteur (privée ou publique) des structures. Cependant il semble que cela soit insuffisant car certaines structures ne sont plus en capacité de supporter leurs différentes charges (loyers, salaires, électricité, entretien des lieux…) après presque un an de fermeture au public. Il faut également ajouter que ce sont pour la plupart des structures dont l’activité dépend fortement de la présence physique du public en leurs lieux qui en souffrent le plus. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on a remarqué un nombre considérable d’appels aux dons de la part de certaines structures culturelles sur des plateformes numériques, leurs propres sites internet ou encore sur les réseaux sociaux, pour sauver leur activité et pouvoir maintenir les salaires de leurs équipes. Ces initiatives ont jusqu’ici évité à un certain nombre de structures culturelles de mettre la clé sous la porte.
Face à ce genre de situation, n’est-il pas plus que nécessaire pour les structures relevant du spectacle vivant de revoir leurs manières de diffuser leur art au public ? (stratégie de diffusion de leur art auprès du public) N’est-ce pas le moment pour eux de revoir leur rapport au digital ? le digital ne serait-il pas l’atout voire la solution à ce secteur fortement impacté par la crise sanitaire ? une crise qui d’ailleurs empêche non seulement les public(s) mais aussi les artistes à se rencontrer dans les murs d’un théâtre ou d’une salle de spectacle.
Le digital, une solution pour le secteur culturel ?
Que ça soit le numérique ou encore le digital, il semble que ces outils soient aujourd’hui plus qu’indispensables pour réinventer la culture en cette période de coronavirus et même post-covid. Ces derniers ne doivent plus seulement être employés comme de simples outils de communication mais plutôt comme des « interfaces » qui puissent permettre aux publics, à savoir les consommateurs de la culture à accéder à un large panel d’offres et pratiques culturelles durant la crise de coronavirus. C’est ainsi que durant le premier confinement les structures culturelles ne pouvant malheureusement plus accueillir leurs publics ont dû faire preuve d’imagination et d’ingéniosité pour faire parvenir la culture au plus près des consommateurs “sans quitter leurs canapés”. On a ainsi vu des initiatives telles de la Bibliothèque nationale de France qui a ainsi rendu accessible et gratuitement un certain nombre de ses ouvrages numériques pendant le confinement. Puis, il y a les musées français et ceux outre atlantique qui ont également été réactifs et donc ont emboité le pas en mettant en ligne leurs collections pour le grand bien des publics. Cette précédente initiative a d’ailleurs permis de créer une plateforme numérique sur laquelle se côtoient un large panel de structures culturelles françaises. L’objectif étant de continuer à faire vivre la culture à travers les ressources qui y sont proposées (visites virtuelles, expositions, spectacles, jeux interactifs…). De plus, cette plateforme est très active sur le réseau social Instagram avec le #culturecheznous sur laquelle est postée régulièrement des œuvres d’art, des exposés commentés et bien d’autres encore.
Du côté du spectacle vivant, on a vu apparaître des initiatives qu’on n’aurait jamais pu imaginer. On pense notamment au concert du rappeur afro américain Travis Scott qui a donné un show grandiose et inédit d’une durée de huit minutes dans le jeu vidéo Fortnite (cf. vidéo ci-dessous). Sa démarche alternative a d’ailleurs reçu un accueil chaleureux du côté des internautes mais a aussi séduit d’autres artistes qui n’ont d’ailleurs pas hésité à emboiter le pas mais cette fois-ci via les réseaux sociaux.
Les limites du digital
Certes le numérique apporte une valeur ajoutée à l’industrie culturelle, il semble tout de même avoir des inconvénients. L’un de ces inconvénients est celui des sorties des films en avant première sur les plateformes de streaming telles que Netflix ou encore Disney. On a en effet l’impression que ces plateformes profitent de la fermeture des cinémas et ainsi avoir le monopole sur l’industrie du cinéma. N’est-ce pas là une forme de dévalorisation du 7éme art ?
De plus, en digitalisant la culture cela ne reviendrait pas à la rendre encore moins accessible aux publics dits “empêchés” ?
Sources
Ancienne étudiante du Master Médiation culturelle et communication internationale
C’est le spectacle vivant!!! Une totale digitalisation tuerait le charme et la côté chaleureux!!!