La naissance des nouvelles technologies dans le monde est purement et simplement le plus grand événement de cette décennie. Nous vivons actuellement une période de transition industrielle sans précédent, celle-ci change rapidement la façon dont les humains créent, échangent et distribuent la valeur. À plus d’un titre, cette révolution sera guidée par nos choix. C’est pourquoi la question qui se pose aujourd’hui c’est comment est-ce que les entreprises appréhendent-elles cette transformation et quels sont les outils à envisager afin d’avoir la digitale attitude?!
La « digitale attitude » consiste en l’adoption des outils en ligne, et en la manière de s’en servir et trouver toujours la solution adéquate en pensant productivité, gain de temps, sauvegarde des données, sécurité, mobilité et agilité maximale…etc.
Cependant, la transformation digitale est un long parcours, et celle-ci n’en est sans doute pas une mode passagère. Les innovations et les bouleversements des dix dernières années ont été tout simplement étonnants, et aujourd’hui personne ne peut prédire toutes les innovations digitales que les années à venir apporteront. Au cours des dix prochaines années, les industries, les économies et probablement des sociétés entières seront transformées.
On constate sur le terrain que la plupart des entreprises se préoccupent avant tout de l’aspect technologique de la transformation digitale. Il faut préciser que cet aspect-là est extrêmement réducteur. En effet, la digitalisation touche toutes les fonctions de l’entreprise du modèle de production jusqu’à la commercialisation, et ce à des fins de rationalisation, d’accélération et de simplification de l’expérience client.
Devenir une entreprise digitale est un défi, le relever est impératif pour toutes les entreprises, des PME aux multinationales, afin de demeurer concurrentielles, en outre, elles seront tout simplement laissés pour compte.
Vous n’y croyez pas ? voici-ci quelques exemples d’entreprises qui ont connus une fin tragique.
Flashback 1 : 2010
Blockbuster, l’une des premières enseignes mondiales de location de vidéo atteignit une capitalisation boursière de 5 milliards de dollars, mais refusait d’acheter Netflix pour 50 millions de dollars. En 2010, elle déposait son bilan.
Flashback 2 : 2012
En 1975, Kodak inventait la photographie numérique, mais pour éviter la cannibalisation de son business historique basé sur la vente de films, il décidait de ne pas réellement investir dans cette voie. En janvier 2012, l’entreprise déposait son bilan.
Selon une étude conduite en décembre 2019 à mars 2020 par la Direction générale des Entreprises 37% de TPE/PME ont leur propre site internet et 9% ont un site marchand alors qu’elles sont 72% à reconnaître que le numérique facilite la communication avec leurs clients. Si le recours aux outils numériques est assez largement répandu pour la réalisation de démarches administratives ou la gestion de l’entreprise, il l’est beaucoup moins sur la recherche de fournisseurs ou de nouveaux clients ou sur l’usage des réseaux sociaux. Près de trois sur dix considèrent cette mutation comme une contrainte.
Il y a donc une grosse différence entre la prise de conscience de cette révolution et la manière avec laquelle chacun s’y prépare.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, et comme nous l’avons précisé au début, la transformation digitale ne se limite pas à la simple évolution des métiers de l’entreprise. Elle impose également aux organisations de revoir en profondeur leur manière d’opérer, leur culture, leur mode de gouvernance, leur management, leurs processus…
Afin de piloter une mutation aussi complexe que celle-ci il faudrait bien un plan de bataille ! Chaque organisation, chaque société est différente par sa taille, son marché, son envergure locale ou internationale, son industrie, sa chaîne de valeur… c’est pour ce qu’il semble indispensable de pouvoir arriver à organiser et à modéliser une approche logique à travers la matrice de la transformation digitale.
La matrice de la transformation digitale fournit aux entreprises un canevas composé de six chantiers structurants, assortis d’un macro-processus destiné à favoriser leur mise en œuvre de manière itérative, tout en se familiarisant avec les principales composantes de la culture numérique. Elle constitue un moyen de coordonner entre elles des initiatives éparpillées au sein d’une même entreprise mais également de mettre en place un cadre commun lors de la formulation d’une nouvelle stratégie destinée à s’imbriquer dans l’entreprise.
La figure ci-dessous reprends les 5 étapes clés de la transformation digitale et les 6 chantiers sous forme de matrice.
Matrice de transformation (Jouvenot)
Les 6 chantiers sont :
1. le leadership qui nécessite un management informé, visionnaire, volontaire et exemplaire.
2. la culture et l’organisation qui vont devoir être repensées avec l’aide des RH en termes d’expertise, de formation et d’accompagnement au changement.
3. la technologie qui va nécessiter une grande mise à jour et une nouvelle approche pour rester le plus agile, le plus performant et le plus innovant possible.
4. la maîtrise des données qui deviennent le cœur des entreprises, mais nécessitent une plomberie complexe et subtile
5. le marketing et l’expérience client qui doivent répondre aux nouvelles attentes du client connecté et gagner en efficacité et en réactivité.
6. l’enjeu de la mesure de la performance à travers toute l’organisation.
Les 5 étapes clé sont :
- Auditer
- Planifier
- Tester
- Déployer
- Optimiser
Cette matrice générique donne les grands principes et étapes pour structurer une démarche de transformation digitale pertinente, il sera néanmoins nécessaire de l’adapter aux enjeux de chaque organisation et de son marché..
L’usage du digital ne produit pas de comportement radicalement nouveau. Il ne fait qu’exacerber ce que nous sommes déjà, profondément.
Bas, Like ton job
Un salarié d’entreprise passe en moyenne 8 heures par jour devant les écrans. Une grande partie de ce temps est consacrée à un usage professionnel. Pour tenter d’atténuer les effets secondaires d’une surdose de numérique, la happy technologie fut déployée en France afin de recentrer la frénésie digitale, ce n’est pas un slogan mais une loi qui rend obligatoire la négociation pour réguler l’utilisation du numérique au travail.
Cependant, malgré que le droit à la déconnexion soit dans la loi, la déconnexion digitale est dans nos têtes c’est-à-dire entre nos mains en adoptant de nouveaux comportements, en optimisant notre rapport au numérique, et dans notre capacité à maîtriser nos usages pour apprivoiser la technologie. Une reprise en main qui passe avant tout par un autre rapport au temps et aux autres en appliquant notamment quelques principes hygiéniques (exemple : mettre en veille la boîte mail en dehors des heures de travail, rationnaliser l’utilisation de la messagerie et préférer plutôt la confrontation de points de vus avec les personnes qui travaillent dans la même entreprise en face à face…).
Alors, le soir en quittant votre bureau, pensez à éteindre votre ordinateur et votre cerveau ! Utilisons du mieux possible les ressources de notre prodigieux organe non pas pour rivaliser avec votre ordinateur mais pour revitaliser après avoir travaillé comme des machines !
Pour aller plus loin :
Bibliographie
(s.d.). Récupéré sur https://www.entreprises.gouv.fr/fr/presse/numerique/68-des-tpe/pme-sont-convaincues-que-numerique-apporte-benefice-reel
Babaci-Victor, L. V.-C. (2017). Révolution digitale. Eyrolles.
Bas, O. (2018). Like ton Job : Comment vivre avec bonheur la transformation digitale. Dunod.
Delorme, P. D. (2015). La transformation digitale. Dunod.
Jouvenot, B. (2019). Dopez votre stratégie digitale. Eyrolles.
Mignot, O. (2019). La transformation digitale des entreprises. Maxima.
Vivier, E. D. (2019). Le guide de la transformation digitale. Eyrolles.
Architecte et Ingénieur en Génie Civil et Maîtrise de Projet.