Le jeudi 17 décembre 2020, le Chinois Huawei, le leader mondial des équipements télécoms, a annoncé avoir choisi le Business Parc de Brumath (Bas-Rhin) pour implanter sa première usine de production hors de Chine. Elle représente un investissement de 200 millions d’euros. 300 emplois directs seront créés dans un premier temps et 500 à terme.
Le géant chinois de la téléphonie, en pointe sur la nouvelle technologie 5G, veut implanter une première usine de production d’antennes hors de Chine. L’usine fabriquera des solutions technologiques réseaux mobiles (4G et 5G) pour les clients européens du groupe déjà bien implanté sur le territoire français avec entre autres six centres de recherche et développement. L’usine voudrait commencer la production en 2023.
Trois sites étaient en lice en Alsace
L’implantation de Huawei en France avait été annoncée début 2020. Trois sites ont été en lice dans le Bas-Rhin : Brumath, Erstein et Illkich-Graffenstaden, au sud de Strasbourg. Selon un communiqué diffusé par la Région Grand Est, la communauté d’agglomération de Haguenau (dont est membre Brumath) et l’entreprise, les critères qui ont retenu l’attention de Huawei sur place sont “l’emplacement, la superficie et l’extensibilité, le parc industriel et ses infrastructures, l’environnement alentour et la disponibilité foncière”.
La situation géographique de la France, centrale pour l’ouest de l’Europe est un atout. En effet, Brumath est située à moins d’une trentaine de kilomètres de la frontière allemande, ce qui en fait un point d’entrée important. C’est aussi une ville située à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg qui dispose déjà d’une importante zone commerciale, ce qui fait d’elle un carrefour au centre de l’Europe. Cette usine européenne permettra à Huawei de s’offrir un point d’ancrage sur les terres d’origine de ses deux principaux concurrents sur le marché des équipements de télécommunications, le Suédois Ericsson et le Finlandais Nokia.
“Nous sommes très heureux de cette coopération avec la communauté d’agglomération de Haguenau et la Région Grand Est qui vient renforcer notre engagement en France”, se félicite dans le communiqué Linda Han, déléguée générale de Huawei en France. “C’est une grande fierté d’accueillir ce projet qui illustre l’attractivité de notre territoire et qui renforce un écosystème industriel et technologique incontestable”, se réjouit pour sa part Claude Sturni, président de la Communauté d’agglomération de Haguenau.
Des enjeux et contraintes de Huawei en Europe
Pourtant, en Europe, d’autres pays s’inquiètent de l’implantation du groupe chinois dans le contrôle des télécommunications européennes. Car ce n’est plus le cas aux États-Unis, où le géant chinois, soupçonné d’espionnage, est purement et simplement banni. Et ces derniers mois, plusieurs pays ont emboîté le pas de Washington et ont pris leurs distances avec Huawei, notamment le Royaume-Uni et la Suède.
En juillet 2020, la Grande-Bretagne décide de bannir Huawei de son réseau 5G en construction, et les bornes 5G de l’opérateur chinois seront même démontées, a annoncé Oliver Dowden, le ministre de la Culture et du numérique, le 15 juillet dernier.La Suède a également banni Huawei du développement de son réseau 5G. Le géant chinois a fait appel de cette décision.
En France, les antennes Huawei sont aussi dans le viseur du gouvernement qui ne veut plus qu’elles soient utilisées à proximité des sites stratégiques et dans les zones de population dense. Les antennes 5G Huawei sont interdites dans les grandes villes françaises. Strasbourg a d’ailleurs signé un moratoire sur la technologie 5G.
