C’est à travers une chronologie historique que l’on peut distinguer quatre grandes révolutions industrielles. La première fut celle de la mécanisation marquant la fin du XVIIIe siècle. La mécanisation érigera l’industrie en fondements de la structure économique de la société, se substituant à l’agriculture. L’extraction massive de charbon couplée à l’invention de la machine à vapeur met à disposition une énergie nouvelle qui donnera l’impulsion première à tout le processus grâce au développement des réseaux ferroviaires et à l’accélération des échanges économiques, humains et matériels. La seconde, datant de 1870, grande source d’inspiration du romancier Emile Zola, notamment dans son œuvre Germinal, c’est celle de l’électricité, du gaz et du pétrole, dont la mise au point du moteur à explosion va entreprendre de tirer tout un potentiel. Par ailleurs, la sidérurgie se développe en se basant sur l’acier à mesure des demandes exponentielles qu’elle suscite. La chimie de synthèse se développe, produisant textiles artificiels, colorants et engrais. Les moyens de communication sont révolutionnés notamment par les inventions successives du télégraphe et du téléphone. 1969 est la date qui marquera la troisième révolution industrielle. Les matériels sont miniaturisés et eux-mêmes ouvriront des portes, notamment celles de la recherche spatiale et de la biotechnologie. Pour l’industrie, cette révolution marque l’ère de l’automatisation poussée de la production permise par deux inventions majeures : l’automate – l’automate programmable industriel (API) – et le robot. Enfin, en ce nouveau millénaire, la quatrième révolution industrielle est en marche avec la naissance d’Internet. L’industrie d’aujourd’hui et surtout de demain tendent à connecter entre eux l’ensemble des moyens de production et de permettre leur interaction en temps réel. L’usine 4.0 rend possible la communication entre tous les différents acteurs et les objets connectés au sein d’une ligne de production grâce aux technologies de Cloud, de Big Data Analytics, de l’Internet Industriel des Objets…
L’union internationale des télécommunications définit l’internet des objets comme étant une « infrastructure mondiale pour la société de l’information, qui permet de disposer de services évolués en interconnectant des objets (physiques ou virtuels) grâce aux technologies de l’information et de la communication interopérables existantes ou en évolution »[1]. L’internet des objets se compose de toutes formes d’objets connectés, ces derniers étant de plus en plus variés. Un objet connecté a la capacité de capter une donnée et de l’envoyer, via le réseau Internet ou d’autres technologies, pour que celle-ci soit analysée et visualisée sur des tableaux de bord dédiés. Les objets connectés interagissent avec leur environnement par le biais de capteurs : température, vitesse, humidité, vibration… Dans l’Internet des Objets, un objet peut aussi bien être un véhicule, qu’une machine industrielle ou encore une place de parking.
La valeur ajoutée apportée par l’Internet des Objets est dans les nouveaux usages que cela va amener. Dans le secteur de l’industrie par exemple on peut désormais surveiller les machines à distance, faire de la maintenance prédictive des équipements, ou améliorer la traçabilité des produits. Chaque jour, les objets connectés vont générer des milliards d’informations qui permettront aux entreprises de créer de nouveaux services.
Encore aujourd’hui L’Ido (Internet des objets) apporte de considérables avantages pour ceux qui en bénéficient. C’est le symbole d’une société qui évolue à grande vitesse et ce nouveau millénaire marque, avec ce nouveau concept, l’entrée dans une nouvelle ère. C’est la révolution du non-palpable. Grâce à ce nouveau type de technologie, les entreprises manufacturières ont observé des améliorations majeures en ce qui a trait à l’efficacité de leurs opérations et de leur productivité. L’Ido change les modèles d’affaires, réduit les coûts, automatise les processus et bien plus. C’est pour ces raisons entre autres que de nombreuses entreprises se voient user de l’opportunité qu’internet des objets représente.
Dans
un futur proche, on pourra estimer à 50 milliards les objets connectés en 2020[1], un marché mondial pouvant
s’évaluer à 1700 milliards de dollars en 2020[2]. Bien que l’Ido soit
présenté comme étant une solution pour l’avenir des entreprises, leur
permettant, entre autres, de fidéliser ses clients, elle présente quelques
obstacles.
- Principaux moteurs et obstacles relatifs à l’adoption de l’Ido
La principale priorité des entreprises industrielles est l’amélioration de l’efficacité opérationnelle. Elles sont néanmoins conscientes des autres avantages relatifs à l’Ido. D’après une étude remontant à 2017, il s’avère que :
- 69 % des entreprises indiquent que leur principal moteur est de parvenir à réduire les coûts et à augmenter l’efficacité opérationnelle.
- 51% des entreprises sont convaincues que la création de nouveaux produits, services et business modèles constitue un moteur principal.
- 70% des entreprises considèrent la sécurité et la confidentialité des données comme le principal obstacle à l’adoption de l’Ido.
- Adoption de l’Ido dans le secteur industriel européen
L’adoption
de l’Internet des objets (Ido ou IoT) s’accélère et touche toujours plus de
secteurs. En témoigne le nouveau baromètre annuel que l’opérateur Vodafone a
réalisé en interrogeant 1 278 responsables d’entreprise qualifiés dans 13 pays[1]. La France n’a pas la
chance d’y figurer mais on peut espérer que les tendances des entreprises ne
sont pas très éloignées de celles de nos voisins allemands ou anglais
interrogés.
D’autre part, il ressort que la proportion d’organisations déployant des objets connectés a plus que doublé en quatre ans. Elle est passée de 12% en 2013 (date du premier baromètre) à 29% en 2017. Particulièrement dans le Transport et la logistique (de 19% à 27%) et le commerce de détail (20% à 26%) depuis 2016.
L’adoption
de l’Ido est considérable et la plupart des entreprises ont franchi le stade de
la planification et de l’évaluation. Néanmoins, les initiatives à grande
échelle se font encore rares. En effet, selon une étude européenne menée par la
PAC[1], 72% des entreprises ont
l’intention d’augmenter leurs investissements dans l’Ido au cours des trois
prochaines années. 60% des entreprises disposent déjà de projets Ido opérationnels
à des stades initiaux, intermédiaires ou avancés. Enfin, 9% des entreprises ont
mis en place des initiatives Ido à un stade avancé à l’échelle de leur
structure.
- Les entreprises industrielles ont besoin d’aide pour leurs solutions Ido
Le
fait qu’environ la moitié seulement des entreprises sont très fortement
impliquées dans la collaboration avec leurs prestataires de services traduit un
manque de développement des capacités des sociétés, par exemple en matière
d’analyse des données. Pour tirer pleinement parti de l’Ido à grande échelle au
sein de l’entreprise, davantage de travail et de collaboration avec des tiers
est nécessaire.
C’est la raison pour
laquelle les industriels se tournent désormais vers des partenariats avec des
spécialistes du Cloud computing. Leur objectif est de fédérer un écosystème
d’acteurs experts sur la sécurité, les réseaux et le conseil en partie. D’après
CXP, Centre d’Expertise des Progiciels, 78 % des industriels veulent impliquer
des tiers dans leur projet Ido dès la phase de conception et de prototypage.
D’autant qu’ils pêchent encore sur l’exploitation pleine et entière de leurs
solutions Ido. La clé de l’Ido réside dans les données, mais les compétences en
la matière sont encore sous-développées. En effet, Si 60% des entreprises
disposent d’initiatives Ido opérationnelles, elles ne tirent pas suffisamment
parti des données en leur possession. Seulement 30 % d’entre elles utilisent
les informations issues des objets connectés dans leur processus décisionnel et
à peine 19 % y ont connecté leur ERP[1]. D’autre part, et selon
une étude de la PAC cette fois-ci, 51% des entreprises sont fortement
impliquées dans la collaboration avec des entreprises de services IT et des
cabinets de conseil
[1] L’ERP est un progiciel qui permet de gérer l’ensemble des processus opérationnels d’une entreprise en intégrant plusieurs fonctions de gestion : solution de gestion des commandes, solution de gestion des stocks, solution de gestion de la paie et de la comptabilité, solution de gestion e-commerce, solution de gestion de commerce BtoB ou BtoC … dans un système. Autrement dit, l’ERP représente la « colonne vertébrale » d’une entreprise.
[1] «Transformation numérique de l’industrie avec l’Internet des Objets»
[1] États-Unis, Brésil, Irlande, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Afrique du Sud, Chine, Inde, Japon, Australie et Nouvelle-Zélande.
[1] Source Cisco.
[2] Source International Data Corp (IDC).
[1] Présentation générale de l’Internet des objets (rapport ITU-T Y.2060), ITU-T Study Group 20, ITU, juin 2012.
[2] Source Cisco.