L’intelligence artificielle face aux défis environnementaux

Le 29 mars 2018, au Collège de France, le président de la République a présenté sa vision et sa stratégie pour faire de la France un pays leader de l’intelligence artificielle.
À l’heure du réchauffement climatique, l’agriculture a plus que jamais besoin de sources nouvelles d’intelligence pour continuer à nourrir l’humanité tout en préservant l’environnement. Elle devra être productive en tenant compte des impératifs de préservation de la biodiversité. Moteur de l’économie et de l’amélioration du niveau de vie, l’agriculture est donc appelée à faire face à des défis de plus en plus importants, alors même que nous devrons garantir au plus grand nombre une alimentation saine abordable et respectueuse de l’environnement. Il y a donc urgence pour ce secteur à se saisir des opportunités de l’intelligence intelligente.

L’exploitation agricole affecte la qualité des sols, de l’eau, de l’air, la biodiversité et la santé humaine. Prenons l’exemple de l’eutrophisation qui sont dues à l’utilisation excessive d’azote et de phosphore qui conduisent à des bouleversements des équilibres écologiques. Comme l’agriculture est le lieu où il y a le plus d’interactions entre l’environnement et les sociétés humaines il n’est pas étonnant de retrouver ce secteur économique au milieu de beaucoup des enjeux environnementaux.

Gérer une production agricole est un problème d’une très grande complexité avec un grand nombre de variable sur lesquelles on peut jouer : choisir quelle graine plantée, dans quel sol, à quel moment, quel engrais, quel pesticide utiliser, quelle quantité d’eau utiliser et à quel moment …
les réponses à ces questions dépendent de nombreuses données tout aussi complexes comme les propriétés des graines, qualité des sols, les maladies qui attaquent les plantes, les conditions climatiques et météorologiques.
Sans IA et sans données on a ainsi tendance à prendre des décisions sous optimales et à utiliser les engrais, les pesticides et l’eau en grande quantité.

Plusieurs entreprises dont Microsoft cherchent à proposer des outils de collecte de données via des capteurs des caméras ou des images satellites afin de mieux connaître les conditions environnementales de l’agriculture à un lieu donné et de mieux ajuster les besoins en engrais ou autre, voir de cibler les parties du champ qui ont vraiment besoins d’entrant.

Mieux ajuster les besoins en engrais en pesticides et en eau pourraient grandement diminuer l’utilisation de ces produits tout en conservant voir en augmentant la production agricole.
En Inde on estime qu’une IA a permis aux agriculteurs d’augmenter la production de 30% d’arachide par hectare, on parle d’agriculture de précision puisqu’on cherche à être précis dans la manière d’exploiter les terres agricoles.
L’IA est aussi capable de surveiller les terres en temps réel en assimilant de grande quantité de données y compris de images que les humains n’ont pas forcément envie de regarder toute la journée, l’IA peut donc aider à détecter et réagir rapidement à des incendies.

Cette mutation de l’agriculture a des impacts multi-directionnels, tant en matière de compétitivité que de réduction de la pauvreté et de la faim dans le monde. Les plateformes analytiques et autres outils intelligents permettent en effet aux agriculteurs et aux gouvernements d’optimiser leurs productions en fonction du climat, des ressources, de la biodiversité et de la qualité des sols. Les diagnostics posés par ce nouveau type d’analyse sont pragmatiques et ont une influence cruciale sur la prise de décision au niveau de l’agriculteur mais également des politiques agricoles et environnementales.

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